Histoires de tableaux 

Venise, célèbre pour ses canaux, ses gondoles et son architecture unique, attire chaque année des millions de touristes. Cependant, au-delà des sentiers battus, il existe une Venise plus mystérieuse et moins connue. Ayant vécu près de Venise pendant de nombreuses années, j’ai eu la chance d’approcher la ville que les touristes ne peuvent voir. Légendes et mythes ont créé une Venise fantasmagorique faite de brume, de canaux et de personnages en cape, cela m’a permis de réaliser de nombreux tableaux. Ici c’est la Venise mystérieuse, monochrome, avec ses symboles, le grand canal, ces demeures et la Salute. On devine les petites ruelles cachées à la vue et les passages secrets entre les maisons. Mais on ne peut soupçonner les jardins secrets Venise regorge d’œuvres d’art, des petites galeries au grands musées ou fondations, sans parler de sa fameuse Biennale. Cette Venise mystérieuse invite à l'exploration et à la découverte, offrant une expérience plus intime et authentique de la ville, loin du flot de touristes.

La solitude, souvent perçue comme un état négatif, à juste raison. Mais, pour moi, elle peut, en réalité, être une source de réconfort et de croissance personnelle et d’imagination créatrice. Dans le silence de la solitude, je trouve un refuge, Un espace où mes pensées peuvent vagabonder, libres et légères. Loin du bruit, loin des foules, je me retrouve, Et dans ce calme, je découvre des trésors insoupçonnés. La solitude n'est pas une absence, mais une présence à soi, Un moment privilégié pour écouter son cœur, son âme, ses envies. Elle est cette amie fidèle qui nous invite à la réflexion, À la découverte de nos forces, de nos rêves, de nos passions. Dans cet espace intime, je me reconstruis, Je me ressource, je me réinvente, à l'abri des regards. La solitude est un jardin secret où fleurissent mes idées, Où chaque instant est une toile blanche devient un tableau. Ce tableau n’est pas une prison physique, mais une prison mentale que certains se forgent et ne peuvent plus y en sortir, pourtant un rayon de lumière est disponible et notre pensée peut échapper au lieu et notre solitude devient notre liberté.

Le léopard rugissant, avec ses crocs visibles, transmet une sensation de puissance et de danger. Cela évoque des émotions de peur ou de respect face à la nature sauvage. Un fond déstructuré ajoute une dimension chaotique ou mystérieuse à l'œuvre. Pour symboliser l'imprévisibilité et le mystère de la forêt. Les couleurs chaudes évoquent l'énergie sauvage et suscitent en nous les peurs ancestrales. Tandis que les couleurs froides apportent une sensation de calme ou de mystère. Ce contraste chaud et froid évoque également les dualités présentes dans la forêt comme le jour et la nuit, ou la vie et la mort. La combinaison de ces éléments suscite un sentiment d'inquiétude ou de tension, rappelant l'atmosphère d'une forêt sombre et mystérieuse, notre forêt originelle. Le léopard symbolise la force, la grâce, mais aussi le danger. Dans un contexte de forêt inquiétante, il peut représenter les défis et les mystères de la nature, pour survivre. En résumé, cette peinture veut capturer l'essence d'une rencontre intense avec la nature, où la beauté et le danger coexistent dans un environnement mystérieux et imprévisible.

Le marché hebdomadaire, dans de nombreuses , villes et villages restent le dernier lieu de rencontre privilégié où différentes générations et classes sociales se croisent et interagissent dans une ambiance conviviale. Depuis mon enfance, avec ma mère, le panier plein de victuailles, j’ai adoré flâner dans les marchés du quartier. Ce sont vraiment les derniers lieux vivants des villes et des campagnes, certains font des kilomètres pour s'y retrouver. C’est une grande part de notre culture avec chaque région et spécialités, des producteurs en directs viennent aussi proposer leurs produits. C’est autre chose que les gondoles de supermarchés ! Dernier lieu d’échanges intergénérationnels, les aînés y trouvent leurs produits traditionnels et les plus jeunes découvrent les produits locaux et les derniers artisans.

Devant un mur l’homme doit faire preuve d’imagination et de courage pour le surmonter ou le contourner. Pourtant il est souvent protecteur, derrière les murs de la cité, ou de la maison chacun se sent en sécurité. Tout dépend de quel côté on se trouve. Dans ce tableau il s’agit du mur qui obstrue, qui empêche la circulation, la communication. Symbole de séparation entre Dieu et sa créature, symbole de frontières des nations, entre eux et nous, etc… C’est peut-être aussi le vrai sens du mur des lamentations, celles de l’homme qui pleure sur lui-même, sur ses propres murs intérieurs qu’il s’est construits et qui l’empêchent de voir l’autre et de le comprendre. L’homme en noir, est pessimiste et le noir symbolise l’angoisse et le malheur, broyer du noir. Mais c’est aussi le symbole de l’humilité et vise à demander le pardon. Face au mur blanc qui représente l’aboutissement de l’homme, à la lisière du visible et de l’invisible, car même la mort devient un moment de transition vers autre chose. C’est devant ce blanc que l’homme trouve la révélation, la grâce et la transfiguration.

Cette image capture un moment emblématique de la nature sauvage de l'Alaska, où un ours brun est représenté en train de pêcher un saumon dans une rivière tumultueuse. L'image illustre la lutte pour la survie dans la nature. L'ours, puissant et majestueux, incarne la force brute de la nature, tandis que le saumon, bien que capturé, symbolise la fragilité et la persévérance de la vie. Le fond abstrait et les contrastes avec la fluidité de la rivière ajoutent une dimension poétique à la scène. La rivière, symbole de vie et de mouvement perpétuel, contraste avec l'immobilité relative de l'ours et du saumon, soulignant le cycle de la vie et de la mort. Malgré la dureté de la scène, il y a une certaine poésie de cet écosystème. Chaque élément, de l'ours au saumon, joue un rôle crucial, rappelant la beauté et la complexité de la vie sauvage. Le saumon agonisant peut être vu comme un symbole de sacrifice. Dans de nombreuses cultures, il représente un symbole de détermination et de cycle de vie, car il remonte les rivières pour se reproduire avant de mourir. En somme, cette image est une représentation puissante et poétique de la vie sauvage, mettant en lumière la beauté et la brutalité de la nature.

Ce portrait fascinant représente une femme du sud avec une touche de modernité et de mystère. L’artiste a utilisé une palette de couleurs chaudes et vivantes, évoquant les teintes ensoleillées des paysages du sud. Le visage de la femme est légèrement déstructuré, ajoutant une dimension abstraite intrigante à l’œuvre. Les traits sont à la fois doux et marqués, soulignant la profondeur du regard et la force de caractère. Les jeux de lumière et d’ombre renforcent l’expressivité du portrait invitant le spectateur à plonger dan l’âme de cette femme emblématique. Cette œuvre met en avant l’émotion et la profondeur du portrait, tout en soulignant les choix artistiques de l’artiste.

Entre normalité et folie, l’existence humaine avance inéluctablement vers sa fin. Cette finitude ouvre la voie des chimères, ou moulins à vent, sur lesquels tournent nos utopies. Ici, le Don Quichotte et Sancho Panza, sont la représentation de nos idées folles, jamais réalisées et qui pourtant nous aide à vivre. Un imaginaire sans limite, propre de l’homme, de son inventivité, de sa créativité, c’est le choc du passé et du présent, du livresque et de la réalité. Croire que ce que l’on voit est la réalité, ou croire ce que l’on pense que l’on voit, réalité ou fiction, c’est souvent une question de perspectives. Don Quichotte reste cette passerelle entre imagination et réel. Le fond rouge donne force au thème éternel de l’histoire de l’homme toujours recommencée. Cette fameuse histoire sans cesse renouvelée de l’humanité, cette énergie rouge sang, cette Dulcinée que l'on cherche et ce tourbillon des moulins… de la vie! C’est peut-être grâce à ses utopies que l’homme continue d’avancer !

« Partir c’est mourir un peu », dit le poète, ces immigrés en chemin avec leurs ballots n’échappent pas à cette destinée humaine. Hommes, femmes et enfants fuient la mort et le désespoir vers un futur incertain. Il n’y aura pas de bon port pour eux, avancer, sans se retourner, penser à un nouvel avenir, tout abandonner pour recommencer ailleurs, quelque part. En faisant ce tableaux, je pensai à mes arrière-grands-parents, arrivés fin du XIXe siècle de l’Andalousie pauvre, pour fuir la misère et redémarrer une vie de labeur comme ouvriers agricoles. Avec un ciel sombre sur leurs têtes, un horizon invisible, ils savent ce qu'ils laissent et ne veulent pas douter de se qu'ils trouveront. Seul l'espoir peut les réconforter leur donner une nouvelle énergie, une nouvelle foi, tout n'est peut-être pas perdu. Nous sommes tous des immigrés, rejetés dans un monde égoïste à la recherche d’un monde meilleur et plus juste.

C'est un souvenir d'Amazonie que cette peinture représente, une semaine passée avec les indiens, loin de la civilisation. Souvent perçue comme mystérieuse et quelque peu inquiétante, cette forêt est si familière aux indiens. Les nuances de verts dominantes évoquent la densité et la vitalité de la forêt, mais aussi son caractère sauvage et imprévisible. Cette ambiance pourrait susciter un sentiment d'appréhension ou de respect face à la puissance de la nature. Au milieu de cette végétation luxuriante, un visage humain apparaît, presque comme une apparition. Ce visage apporte une touche de sérénité et de réconfort, contrastant avec l'environnement hostile. Il symbolise l'adaptabilité et la résilience humaine, suggérant que même dans les environnements les plus difficiles, l'humanité trouve un moyen de survivre et de s'épanouir. La juxtaposition de la forêt vierge et du visage humain suggère une relation complexe entre la nature et l'humanité. La forêt, bien que potentiellement menaçante, est aussi un refuge et un lieu de vie. Le visage humain rassure, indiquant que l'homme peut coexister avec la nature, même dans ses formes les plus sauvages. "Amazonia" est une œuvre qui raconte une histoire de résilience et de coexistence. Elle nous rappelle que, même dans les environnements les plus hostiles, il y a de l'espoir et de la beauté. Le tableau invite le spectateur à réfléchir sur la relation entre l'humanité et la nature, et sur la capacité de l'homme à s'adapter et à trouver un sens dans des situations diverses. Ce tableau est une reconnaissance de la semaine passée, de la leçon de vie que j'ai reçue. Offrant une perspective optimiste sur la capacité de l'homme à s'adapter et à prospérer dans des environnements hostiles et inconnus.

Cette peinture présente une interprétation moderne et déstructurée d'une Geisha, offrant une perspective unique sur une figure traditionnelle japonaise. Figure emblématique de la culture japonaise traditionnelle, la Geisha est ici revisitée avec une approche contemporaine. La déstructuration et l'utilisation de couleurs vives contrastent avec les représentations classiques, souvent plus sobres et détaillées. Les teintes chaudes comme le rouge et l'orange et les plus froides comme le bleu et le vert, symbolisent la richesse émotionnelle et la complexité de la personnalité de la Geisha. La composition déstructurée et les éléments abstraits ajoutent une dimension de mystère et d'intrigue. Les formes et les lignes ne suivent pas les conventions traditionnelles, ce qui peut refléter une exploration de l'identité et de la perception. Chaque spectateur peut interpréter ce tableau de manière différente en fonction de ses propres expériences et perceptions. En somme, ce tableau est une œuvre d'art captivante qui fusionne la tradition et la modernité à travers une utilisation innovante de la couleur et de la forme, offrant une nouvelle perspective sur l'iconographie classique de la Geisha.

Dans la mythologie Gaïa représente la mère nature, la déesse mère. Au commencement il y a le chaos les éléments déchaînés, puis le ciel, le soleil et les flots en donnant la vie. Ce tableau, de 100x100 évoque ce mythe qui personnifie la nature, et montre les cycles de vie, les montagnes les forêts primaires et le cycle de l’eau, sous ses yeux attentifs. Rouge, Jaune, Vert, Bleu, comme dans un cycle sans cesse recommencé, les forces de la nature, le réconfort du soleil et les bienfaits de l’eau, font vivre des émotions qui remontent à l’origine de l’homme sur terre.

C’était à Sao Paulo (Brésil), une nuit de juillet, l’hiver, je rentrais d’un dîner à pieds vers mon hôtel dans une rue faiblement éclairée, arborisée, ce qui empêchait la lumière de descendre jusqu’au trottoir. Chacun sait la dangerosité de Sao Paulo la nuit, je n’étais donc pas entièrement rassuré. Seul dans la rue, j’étais pressé de rentré, quand je vis au loin, dans le noir, approcher à ma rencontre, un individu, éclairé épisodiquement entre deux arbres. Nous nous rapprochions, je ralentis le pas, je me rendis compte qu’il faisait de même ! Je ralentissais encore, tentant de deviner qui arrivait vers moi et je vis qu’il tenait quelque chose à la main droite. Inutile de dire que je me tenais sur mes gardes, plus que quelques mètres et nous allions nous croiser ! Frémissements : Il s’arrêta à deux mètres devant moi ! « Je peux vous cirer les chaussures Monsieur, s’il vous plait ! Vous serez mon dernier client aujourd’hui » ! Je n’ai pas dit non, c’était un moindre risque. Et nous voilà tous les deux dans l’obscurité, sur le trottoir, sous l’éclairage blafard, je restai sur mes gardes. Mes chaussures brillaient, je n’avais pas de monnaie et fut généreux. Il partit en me remerciant et en courant, heureux de cette aubaine. Soulagé de m’en sortir à si bon compte, je savais que cette scène allait rester dans ma mémoire, avec ce qu’elle a d’incongru pour un européen, de se voir cirer les chaussures par un jeune Brésilien, la nuit, dans une ville que je ne connaissais pas encore ! Cette peinture, d’ombre et de lumière, montre donc, ce jeune homme cirant des chaussures la nuit … Deux mondes parallèles qui se rencontrent et ne se reverront plus jamais, ainsi va la vie! J’ai plusieurs fois repris ce thème, le premier tableau réalisé, étant dans une collection particulière.